Régulièrement présenté par la galerie, le travail de Peter Rösel fait l’objet cette rentrée d’une quatrième exposition personnelle. Sous un titre plutôt d’apparence abstruse se cache une série d’œuvres récentes constituées par d’inattendues miniatures en bouteilles. Chacune d’elles est accompagnée d’un texte ayant trait aux mésaventures de différents navigateurs ou aventuriers, de 1357 à nos jours.
Ces textes ont été traduits par un ordinateur et leur forme rappelle le langage utilisé dans les manuels d’instructions d’appareils électriques bon marché : ils reflètent ainsi une sorte de naufrage linguistique.
Le voyage et ce sentiment d’étrangeté se trouvaient déjà au cœur d’un autre projet de l’artiste, celui de se rendre dans les déserts de Namibie pour y peindre des mirages. Le « Fata Morgana Painting Project » a connu, depuis les premières expéditions à la fin des années 1990, plusieurs stades et l’exposition nous offre la possibilité de découvrir une « boîte en valise » qui renferme une suite de peintures issues du FMPP. Avec ce dispositif, la pièce se déploie dans l’espace ; la valise est utilisée en tant que display pour permettre une exposition autonome et mobile au travers de laquelle on peut appréhender la manière dont l’histoire du projet a pris corps. Cependant, il ne s’agit pas seulement du résultat de ce travail pictural ; la présentation, dans une valise construite spécifiquement, accentue le sentiment sacralisé de la peinture de paysage, le renvoi au lointain et le dispositif retenu par l’artiste est aussi un clin d’œil aux débuts de l’art conceptuel et à l’un des plus radicaux représentants de la réalité, à savoir Marcel Duchamp.