Après une exposition à la Synagogue de Delme en 1995 et sa participation la même année à l’exposition France 1960-1995 à la galerie, le travail de Jean-Pierre Bertrand fait l’objet, du 14 novembre au 14 janvier, d’une première exposition monographique à Nancy.
Jean-Pierre Bertrand a exposé en 1999 à la 48ème Biennale de Venise (Pavillon français). Sa démarche a également fait l’objet d’expositions au Centre Pompidou à Paris en 1985, ainsi qu’à la Documenta de Kassel en 1992.
Elle s’articule, depuis le début des années 70, à partir de différents médiums tels que le film et la vidéo, la photographie, la peinture, le dessin mais aussi par des œuvres en trois dimensions.
Jean-Pierre Bertrand aime organiser des lieux : chacune de ses expositions procède d’une réflexion sur l’espace, et les espaces (les chiffres dont il aiment jouer président aux dispositifs retenus), invite à une sorte de théâtre réflexif, qu’il nous livre souvent au travers d’un accrochage rigoureux.
Cette exposition n’y déroge pas. Jean-Pierre Bertrand présente à Nancy un ensemble d’œuvres récentes, ainsi que des propositions inédites. Dans chacune des deux salles, plusieurs peintures plasmiques, dont la couleur rappelle l’acidité du citron (un élément récurrent dans l’œuvre de l’artiste) sont répartis spatialement : la première, face à l’entrée de la galerie, vient s’inscrire sur le mur entièrement recouvert de fresques Art nouveau.
Deux Volumes syntagmatiques, l’un dans une vitrine, l’autre au mur ainsi qu’une autre pièce murale de grandes dimensions, tous trois de couleur rouge, semblent imposer leur force d’évidence.
Dans l’autre salle, deux autres peintures plasmiques sont associés à cinq phrases inscrites à même le mur, de surprenants néologismes (par exemple “surfacier les limites”, “syntagmer le verbe”, “cadrer en blinde”…) qui traduisent en quelque sorte le processus de réalisation des œuvres.
En regard, si le spectateur élève son champ de vision, il découvre également une figure peinte à même le plafond construite à partir d’angles droits au niveau du décrochement des murs qui séparent les deux salles de la galerie.
Le travail de Jean-Pierre Bertrand est à la fois d’ordre physique (la matérialité de ses objets) et mental (la transparence, la surface considérée comme un concept, toucher avec la vue, …) ; il n’a de cesse de s’interroger sur le “corps de l’art” en mettant en scène une forme d’anthropomorphisme, où la nature de l’homme est questionnée dans une temporalité tout à la fois réelle et fictionnelle.
Jean-Pierre Bertrand est né en 1937 (il est décédé en 2016 à Paris).
Expositions personnelles récentes (sélection) : Carré d’art/Musée d’art contemporain, Nîmes (1996) ; Musée d’art contemporain Luigi Pecci, Prato (1998) ; 48ème Biennale de Venise (Pavillon Français), Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris (1999) ; Centre d’art contemporain, Cajarc (2001).
Etrog en 54, une œuvre de 1999, acquise cette année par le Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou à Paris, est actuellement présentée dans le nouvel accrochage des collections contemporaines du musée.
Une soirée, consacrée aux films et vidéos de Jean-Pierre Bertrand, aura lieu au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg le 28 janvier 2003 à 20h.