Emmanuel Saulnier, LEVER-SERRER
30 mai - 18 juillet 1998

 

Régulièrement présenté par la galerie, en particulier au travers d’expositions personnelles en 1990 et 1992, le travail d’Emmanuel Saulnier (1952, Paris) fait l’objet d’un nouveau projet, LEVER-SERRER, qui présente différents aspects : son développement le plus récent mais aussi une sculpture en verre de 1991.
Simultanément, deux importantes expositions lui sont également consacrées en Alsace : la première, SERRER, à Strasbourg à la Chaufferie (galerie de l’École Supérieure des Arts Décoratifs), avec des œuvres récentes ; la seconde, LEVER, à Altkirch au C.R.A.C. Alsace est plutôt à caractère rétrospectif.
Un livre paraîtra prochainement en coédition avec Adam Biro (contributions de Jean-Pierre Greff et de Luc Lang, photographies de Philippe Oudard).

La pensée plastique d’Emmanuel Saulnier chemine et embrasse des jalons qui vont entre autres de Jacques Callot à Alberto Giacometti.
Son œuvre procède d’une réflexion très approfondie sur l’objet et les moyens de sa production.
Il faut rappeler à cet instant que sa sculpture découle préalablement d’une pratique du dessin, des lavis ou des aquarelles légers et fluides mais qui la structurent déjà fortement.
Une fois matérialisés, les dispositifs de Saulnier, dont émane souvent une sensation de vertige, irriguent aussi bien le montré et le dissimulé, la transparence et l’opacité, le vivant et l’inerte, l’ouvert et le fermé, l’horizontalité et la verticalité, la légèreté et la gravité, la rigueur et le modulé.
Pour Saulnier, un objet, c’est décider d’avoir quelque chose devant soi : une décision au monde, une vision d’homme, une position.
La référence au corps, debout, couché — à ses membres — est éminemment présente, telle une invite à y associer celui du spectateur.
Depuis Pendants et Deux dépendants (collection Caisse des dépôts et consignations), deux œuvres de 1995, certaines sculptures sont (sus)pendues.
Cette dépendance s’exerce sous la forme d’un lien, de sorte, en somme, que la sculpture s’associe au monde.
Si les objets d’Emmanuel Saulnier ont une existence, un poids, « le poids de mes armes, de ma lumière », déclare l’artiste, c’est aussi parce qu’ils traitent d’une possible disparition.