Die Sonne scheint
Die Sonne scheint, Raoul Hausmann et Peter Rösel
29 septembre – 17 décembre 2022
Vernissage jeudi 29 septembre de 18h à 20h
La galerie a le plaisir d’annoncer la mise en œuvre d’un projet exceptionnel autour de l’œuvre de Raoul Hausmann (Vienne, 1886 – Limoges, 1971) à laquelle elle porte une attention particulière depuis plus de deux décennies, précisément depuis les expositions et publications réalisées par Hervé Bize autour du mouvement Dada et de l’influence considérable que ces principaux protagonistes continuèrent à exercer sur l’art à partir du début des années 1960.
De façon pour le moins surprenante, le travail de Raoul Hausmann, qui aura passé toute la dernière partie de son existence en France, n’a pas fait l’objet d’une exposition dans une galerie française depuis… 1975.
À l’instar de Francis Picabia, longtemps l’approche de Raoul Hausmann a été contrariée par son caractère protéiforme et rares sont les projets qui n’ont pas poursuivi un regard très fragmenté sur ses productions, déterminé en fonction des différentes disciplines qu’il a investies.
La dernière exposition institutionnelle qui lui fut consacrée tournait autour de ses recherches photographiques dans les années 1930 (Jeu de Paume, Paris, 2018).
Cette exposition sera singulière à plus d’un titre car elle associera au travail de Hausmann celui d’un artiste allemand contemporain, Peter Rösel (Rockenhausen, 1966), régulièrement montré depuis une mémorable exposition en 1997, Monstera deliciosa qui avait également investi les locaux du Goethe-Institut Nancy.
En effet, si la galerie à précocement introduit dans son programme contemporain des œuvres dites modernes ou liées aux avant-gardes, elle l’a toujours pensé dans un souci d’activation en lien avec une actualité et non dans une perspective d’historicité.
Il y a de nombreuses affinités entre les deux artistes qui, chacun à leur époque, ont convoqué en fonction de leurs projets des moyens plastiques très élargis.
Hausmann est l’un des pionniers du collage, il a utilisé le médium photographique dans des directions très différentes, allant du photogramme à des travaux d’ordre ethnologique ; il est bien sûr connu aussi pour sa contribution majeure à la poésie sonore. Enfin, il n’a pas non plus délaissé le dessin et la peinture, qu’il a surtout repris à partir des années 1950.
La démarche de Peter Rösel est aussi inclassable puisqu’elle lui a permis d’investiguer tout autant la peinture, la sculpture, l’installation que la vidéo, sans oublier le son.
Le voyage est aussi très présent chez les deux artistes, même si naturellement pour Hausmann ses déplacements ont été marqués par les bouleversements géo-politiques des années 1930 et 1940.
Après avoir vécu sur l’île d’Ibiza, tenté de retourner en Suisse et d’émigrer vers les Etats-Unis, Raoul Hausmann finit par trouver refuge en France, dans le Limousin.
De son côté, Peter Rösel a grandi au Maroc, puis en Irak, a aussi vécu à New York avant de s’installer à Berlin. Il est demeuré un grand voyageur et a notamment réalisé de nombreux séjours en Namibie. Rösel est, pourrait-on dire, un descendant de Raoul Hausmann. Ses œuvres ont pour dénominateur commun d’être des constructions plastiques et mentales qui opèrent systématiquement, à partir de captations du réel, un décalage subtil selon des techniques et des matériaux très différents d’un projet à un autre.
Cette exposition, produite par la galerie, est organisée avec l’aimable participation du Goethe-Institut Nancy.