A l’instar de l’exposition précédente, consacrée à Marko Lehanka, ce projet découle de la participation de Michel Dector & Michel Dupuy à l’exposition Nouvelles perspectives qui s’est tenue à la galerie en 1999, autour de la question du décoratif.
Le travail de Dector & Dupuy commence toujours par une dérive, par une enquête menée dans l’endroit où ils sont invités. Ils collectent ainsi des indices, tantôt minuscules, tantôt monumentaux issus de conflits d’ordres divers : politiques, sociaux, raciaux, amoureux, etc.
Cette collecte, si brève soit-elle, est la source du travail élaboré par la suite. Presque toujours — et c’est le cas ici pour la galerie à Nancy — le lieu de l’exposition est également pris en compte, pour être articulé avec la ville alentour et les questions artistiques récurrentes qui traversent leur démarche.
Dans la galerie, les fresques qui ornent une partie des murs et datent d’une des périodes fastes de Nancy, ont servi de révélateur dans l’approche de la réalité conflictuelle de la ville.
Le décoratif de ces murs et celui des tableaux qu’ils reçoivent — en l’occurrence des slogans collectés et classés — se répondent de manière ironique mais attentive.
Sur l’une des vitrines de la galerie, une vanité constituée par des bouteilles de bières restaurées —dont quelques-unes proviennent de Nancy et sa banlieue — évoque, à partir d’un geste modeste et vain, la peinture, la sculpture, la morale.
Dans la seconde salle, « l’analyse chromatique » des documents photographiques, pris au cours de leurs pérégrinations dans la cité, se déploie sous forme de deux peintures murales monumentales (« La Californie » et « Objection ») et instaure un contrepoint à l’autre partie de l’exposition.