L’exposition De la Méthode succède à celle qui fut intitulée De la neige, de la pluie, et de la grêle.
Elle montre un autre versant de la peinture contemporaine, plus radicale, où la réduction des moyens techniques et chromatiques est manifeste; alors que les travaux, qui ont été montrés précédemment, étaient plutôt d’essence matiériste et sensitive.
Du 7 avril au 20 mai prochain, sont donc réunies des oeuvres de cinq artistes français et étrangers: quatre valeurs montantes, pourrait-on dire, il s’agit du suisse Rémi Dall’Aglio, de l’américain Chuck Nanney et des français Gérard Traquandi, Bruno Carbonnet, lesquels sont entourés de Claude Viallat qui peut, sans nul doute, être considéré comme l’un des artistes français les plus importants des vingt dernières années.
Après avoir étonnamment détourné la vitrine de la galerie en réalisant un dessin elliptique, mis en relation avec deux éléments mécaniques, Rémi Dall’Aglio présente un grand dessin au charbon, un type d’oeuvres qu’il a d’ailleurs pour habitude de mettre en correspondance avec ses installations.
Chuck Nanney, jeune artiste américain, dont le travail jouit d’ores et déjà d’une audience internationale, est représenté par une toile particulièrement représentative de sa démarche: le sentiment d’éclatement du cadre, provoqué par la construction du châssis en branchages, s’oppose à la rigueur des carrés concentriques que l’artiste a peint sur la toile.
Gérard Traquandi livre à notre regard un triptyque composé de trois monochromes (,noir, rouge et jaune) qui demandent aussi à être examinés de très près, car leur matière évoque trois états totalement différents. Cette oeuvre s’inscrit dans la continuité des grandes pièces qui avaient été présentées, en juin dernier, lors de BAC’88, deuxième biennale d’art contemporain de Nancy.
Bruno Carbonnet, quant à lui, manipule les archétypes. La réflexion qu’il porte sur la peinture est très intéressante. Il fait, en effet, surgir d’un champ pictural (il s’agit de toiles dont les formats sont standard) une zone lumineuse qui s’avère être la représentation en perspective d’une banale maison.
Enfin, Claude Viallat est représenté par une oeuvre monumentale qu’il a réalisée, l’an dernier, pour le pavillon français de la Biennale de Venise. La subtilité des rapports chromatiques et le dialogue qu’il instaure entre sa forme monotype et le support, toujours libre bien entendu, entre l’horizontalité et la verticalité, confère à ce grand format une résonance particulière.