La galerie présentera, du 26 avril au 7 juillet 2012, une exposition élaborée à partir de deux œuvres de Daniel Buren et André Cadere.
Avec ce projet, nous renouons avec le principe d’une suite d’expositions engagées au début des années 1990, qui consistait à associer deux artistes dans une formulation spatiale réduite à deux pièces, une pour chaque artiste, sous la forme d’une conversation (titre qui fut donné à ces expositions qui associèrent notamment Bernard Borgeaud à Emmanuel Saulnier, François Morellet à Gottfried Honegger ; un projet avorté entre Bertrand Lavier et Jean-Marc Bustamante aurait dû clôturer ce premier cycle).
A la différence de ces projets qui réunissaient étroitement les artistes dans leur conception, celui-ci sera construit sur la base d’œuvres qui proviennent de deux collections privées et qui trouvent là l’occasion d’une nouvelle visibilité en lien avec l’architecture si particulière de la galerie.
La démarche de Daniel Buren n’est pas inconnue à Nancy puisqu’il avait réalisé en 1997 une œuvre au Musée des Beaux-Arts de Nancy, Implosion ou la Cabane aux quatre piliers, et qu’à la suite de cette exposition, la galerie l’avait invité à participer en 1999 à l’exposition Nouvelles perspectives autour de la notion du décoratif.
C’est justement une Cabane éclatée, créée en 1989 pour une exposition au Musée Rath à Genève intitulée Une enveloppe peut en cacher une autre, Travaux situés, que nous avons l’opportunité de réinstaller dans la galerie et d’introduire un dialogue avec deux des premières barres de bois d’André Cadere, de section carrée (1970).
André Cadere et Daniel Buren ont en commun d’avoir su élaborer un outil plastique permettant d’investir des champs élargis, non limités aux lieux habituellement dédiés à la présentation des œuvres d’art.
Ils ont développé tous deux une approche critique questionnant les paramètres qui touchent l’art et sa monstration, les relations spatiales et colorées, le bouleversement des genres ainsi que la mise en œuvre d’un processus qui dépasse celui de la réalisation plastique d’un objet.
Au travers de cette exposition, la galerie marque ainsi sa volonté de présenter deux artistes majeurs de l’art contemporain, probablement deux des plus importantes figures conceptuelles que la scène artistique française ait portées.
Après Anish Kapoor en 2011, Daniel Buren sera l’artiste invité pour Monumenta 2012 au Grand Palais à Paris (9 mai – 21 juin).
D’autre part, une importante rétrospective, qui incluera pour la première fois l’ensemble de l’œuvre d’André Cadere depuis le début des années 1960 (période roumaine), est actuellement en cours de préparation. Sa première étape se tiendra au Musée d’Art Moderne de Varsovie, ville dans laquelle naquit Cadere en 1934.