(Français)
D’origine genevoise, Rémi Dall’Aglio s’est installé à Gajan, un petit village situé à une dizaine de kilomètres de Nîmes. L’atelier est à l’image de Rémi: discret et modeste (il occupe en fait le garage).
Alentour, apparemment peu de choses à voir. Pour ma visite, Rémi a installé quelques oeuvres et m’avertit qu’elles ne sont peut-être pas achevées.
Bien qu’à mes yeux, ces paraissent finies et dignes, en tous cas, d’être appréhendées, celles-ci semblent, en effet, conserver la possibilité d’une mutation; impression qui s’effacera lors de l’exposition, où elles imposeront alors leur configuration avec évidence, comme s’il n’avait pas pu en être autrement.
Le travail de Rémi Dall’Aglio fonctionne sur le mode de la transformation, du détournement – apparemment mineur d’objets – et donc sur le passage d’un état à un autre. L’objet rencontre alors la peinture.
La simplicité, l’efficacité de ces oeuvres résultent de la justesse instaurée entre les éléments utilisés. Cette faculté, dont Rémi Dall’Aglio dispose, le rapproche de François Morellet, d’autant plus que sa démarche n’exclut pas non plus l’humour.
La pièce réalisée à Nancy pour l’ouverture de la galerie en 1989, intitulée Réseau courbe, brosse univers, en témoigne. Pour Dall’Aglio, les objets qu’il manipule – on pourrait croire à de la prestidigitation – sont des alliés qui lui permettent de se soustraire aux problèmes de composition qui régissent toute création picturale. Il s’agit de lire l’objet; la peinture en découlera.
Depuis longtemps, Rémi Dall’Aglio s’intéresse à la science, et en particulier à la propagation de la lumière. Ses dernières pièces sont réalisées avec de la gélatine photosensible.
Le mouvement est d’ailleurs très présent dans son travail; mouvements de l’artiste qui donnent naissance aux courbes et ellipses qui s’inscrivent, par exemple, dans les dessins pendulaires.
La découverte des oeuvres de Dall’Aglio est une nouvelle confirmation: la peinture est bien un acte de connaissance.