(Français)
La galerie présente durant tout l’été, dans la cour où elle se situe, une installation de Rémi Dall’Aglio (Genève, 1958) intitulée Parabole (signe extérieur).
Tout comme dans le cadre de sa pratique du photogramme, où l’objet apparaît sous la forme d’un spectre négatif, certaines œuvres murales récentes de Rémi Dall’Aglio sont issues d’une autre forme de négatif, le moulage en plâtre d’un objet.
Ainsi, l’artiste a développé et constitué ces dernières années un ensemble de pièces d’origine “télévisuelle”.
Ce fut tout d’abord le cas des peintures, les Ecrans qui, après avoir pris pour forme de châssis celle de téléviseurs, furent directement moulés par l’artiste avant de recevoir un recouvrement pictural dont l’artiste a le secret. Dall’Aglio utilise, à l’instar d’un alchimiste, des pigments pour le moins inattendus : noir animal, feuille d’or, pigment photo-luminescent ou encore émulsion au bleu de cobalt se modifiant à la chaleur.
Peu à peu, d’autres motifs “télévisuels” sont apparus, issus aussi bien des composants directs d’un téléviseur que de son équipement périphérique : tube cathodique mais aussi télécommande, antenne et… parabole.
Parabole (signe extérieur), comme son nom l’indique est une pièce constituée d’un moulage d’une parabole en résine dorée à la feuille. Énigmatique, ayant perdu toute fonctionnalité mais investie du statut d’œuvre d’art, cette parabole semble flotter dans l’espace et joue avec la lumière au gré de ses modifications.
L’œuvre, installée dans la cour de la galerie, à quelques pas de la fameuse place Stanislas, dialogue ainsi en quelque sorte avec l’or des grilles rococo d’Emmanuel Héré ou celui de l’Arc Héré, récemment restauré.
Volontiers polymorphe, la démarche de Rémi Dall’Aglio ne peut être appréhendée que dans l’enchaînement de ses différentes phases — la métaphore stellaire n’est pas gratuite : “Tout mon travail fonctionne un peu sur le mode de la transformation, sur le passage d’un état à un autre, d’une forme à une autre, d’une idée à une autre peut-être plus élaborée…”, déclarait déjà l’artiste en 1986.
Les œuvres de Rémi Dall’Aglio (peintures, dessins, photogrammes ou installations intégrant des objets) sont autant de jalons posés qui se donnent à voir dans l’expérience que le spectateur peut en faire.