(Français)
Rémi Dall’Aglio revendique, à travers sa dernière exposition à la galerie Art Attitude, le droit à la multiplicité de la découverte; depuis ses tous premiers travaux, sa quête réside, en effet, dans ce qui est caché au fond des objets, du mouvement, de la vie.
Lorsque le regardeur se trouve confronté à un grand papier, tel que celui qui figurait dans l’exposition, il est souvent dérouté par l’apparente absence de composition: des réseaux à l’agitation brownienne se tissent, effleurent le papier, le noircissent, parfois même le perforent; finalement, après une observation attentive, tout cela est organisé et relève à l’évidence d’un travail méthodique, quasi mathématique, trace de l’activité de l’artiste, véritable cinéaste dans son atelier. Si dans ce travail, par la méthode, Rémi Dall’Aglio nous donne à voir le temps capturé – peut-être s’échappe-t-il par les perforations? – et se révèle donc un tant soit peu philosophe et mathématicien, il est aussi, en quelque sorte, magicien à travers des oeuvres qu’il nomme en souriant les guirlandes et dans lesquelles il manifeste à nouveau son habileté à transcender un objet par une manipulation.
Ainsi, nous sommes confrontés à un travail illusionniste, lequel utilise toutes les ressources de la perspective pour nous plonger dans un univers de formes à la limite de la sculpture et du dessin. La richesse de l’oeuvre de Rémi Dall’Aglio se trouve bien là: le résultat visible n’apparaît que comme une étape, fragile car tout semble pouvoir se détruire pour mieux se reconstituer.
L’important c’est l’acte et la manière de le mettre en évidence.