(Français)
Dans le prolongement de l’invitation qui lui a été faite à l’occasion de la conception graphique du site internet de la galerie, nous consacrons à Marco Godinho sa première exposition personnelle.
Ce jeune artiste portugais (*1978) n’hésite pas à s’emparer des différents médiums qui s’offrent à lui. Sa démarche s’établit autour des rapports constants que nous entretenons face au temps et à l’espace.
En effet, cette articulation détermine notre être social : comment être au monde avec un présent qui se renouvelle sans cesse, qui s’offre à nous comme une perception à chaque fois renouvelée et qui trouble les perspectives ? A plein temps évoque cette quête du quotidien : les œuvres présentées consistent en des propositions d’espaces de liberté qui se jouent des codes relatifs à un contexte, à un objet pour en montrer les sens cachés et leur conférer un nouveau statut.
Dans la première salle de la galerie, il est question de déplacements liés aux questions de temps perpétuel, à l’instar de ce calendrier-agenda intitulé Un temps au présent (Calendrier éternel, 12 propositions d’espaces à expérimenter le temps) ou de cette surprenante table de ping-pong circulaire, All around, dont le filet tourne à l’instar d’une horloge, contraignant ses utilisateurs à un déplacement incessant. Le temps qui passe, qui tourne sans fin et le jeu aussi…
La seconde partie de l’exposition est construite autour de la marche, activité propre à tous, qui conditionne plus que jamais des espaces liés à notre liberté mais souvent entravés par toutes sortes de contraintes sociales.
Lorsqu’on marche, notre pensée s’élabore et tente de s’organiser, tout paraît possible et moins tragique. Un espace mental s’ouvre : “Avancer sur ses deux pieds rend semble-t-il plus facile le déplacement dans le temps, l’esprit passe aisément des projets aux souvenirs, de la mémoire à l’observation. Le rythme de la marche donne en quelque sorte son rythme à la pensée…” (Rebecca Solnit, L’art de marcher, Ed. Actes Sud, 2002).
Marco Godinho a réalisé une série de sept marches qui ont généré, sous différentes formes plastiques (vidéos, œuvre néon et dessins), une sorte de cartographie mentale qui dépmultiplie un déplacement opéré entre un même point de départ (la gare de Nancy) et un même point d’arrivée (la galerie).
Les travaux de Marco Godinho visent à perturber le statut des objets qu’ils désignent et confèrent au spectateur un rôle actif, celui de réinventer sans cesse les règles du jeu.
Cette exposition a bénéficié du soutien du Centre national des arts plastiques, Ministère de la culture et de la communication (aide à la première exposition).