(Français)
Nous consacrons une première exposition personnelle à Eric Hattan.
Considérant que “l’art n’est ni un produit ni une solution, mais plutôt un travail de transformation”, les sculptures et installations d’Éric Hattan consistent le plus souvent à intervenir dans un espace réel au sein d’une situation existante pour en déplacer les données, les renverser ou les retourner.
En modifiant par des actes très simples la géographie d’un lieu familier, il trouble le visiteur qui ne parvient plus tout à fait à faire coïncider ce qu’il voit avec ce qu’il sait.
S cul türe physique, le projet qu’il propose à la galerie, est constitué d’un certain nombre d’installations d’une échelle variable. De l’ordre du sculptural, celles-ci invitent à porter son regard sur différentes caractéristiques de l’espace : en effet, Éric Hattan utilise des objets et matériaux trouvés sur place lors de son séjour, tire parti des singularités du lieu (fenêtres, plafonds, décrochements, coins).
L’attention du visiteur n’est donc plus sollicitée sur un point de visée, par exemple lorsqu’il regarde un tableau au mur ; ici littéralement plusieurs événements se présentent à lui et l’invite à regarder dans tous les coins, voire à lever la tête…
L’artiste est toujours extrêmement attentif à tout ce qui se passe autour de lui. C’est aussi dans cet état d’esprit qu’il réalise des vidéos au gré de voyages, déplacements et promenades dont les séquences, toujours tirées du réel, nous en révèlent l’étonnant potentiel poétique et humoristique.
Dans son exposition à la galerie, des vidéos s’intègrent également dans ce jeu avec les espaces qui interroge la place des choses.
L’attention qu’il porte aux gestes du quotidien, à une scène fugace, à une situation inattendue ou provoquée, nous montre que le spectacle le plus touchant et étrange peut surgir à tout instant, et dans n’importe quel lieu.
On pourrait presque dire que c’est simplement par des déplacements, ou par des détournements qu’il modifie de façon sensible notre perception.