(Français)
La galerie présente, du 16 mai au 30 juin, le travail de Bruno Carbonnet.
Un livre d’artiste, Mélange optique (publié aux Editions Voix) constitue le vecteur principal de ce projet qui inclut dans sa structure, outre des peintures récentes, le travail préparatoire du livre, ainsi qu’une sculpture étonnante (matrice en plomb, sorte de creuset alchimique).
C’est autour du gris et du sentiment de mélancolie qu’il engendre que Bruno Carbonnet a pensé ce livre où il a utilisé, entre autres, des photographies de murs lézardés.
Celles-ci renvoient à un extrait, fameux, des carnets de Léonard de Vinci : “Si tu regardes des murs barbouillés de taches, ou faits de pierres d’espèces différentes, et qu’il te faille imaginer quelque scène, tu y verras des paysages variés, des montagnes, fleuves, rochers […] Tu y découvriras aussi des combats et figures d’un mouvement rapide, d’étranges airs de visages, et des costumes exotiques, et une une infinité de choses que tu pourras ramener à des formes distinctes et bien conçues. […]
A l’instar des murs évoqués par Vinci, véritables réceptacles de signes informels, lesquels sont un appel à l’imagination, les tableaux de Bruno Carbonnet le sont également tant l’artiste pose ouvertement la problématique de la lecture de l’œuvre qui oscille entre la création de l’objet par l’artiste et sa “reconnaissance” par l’artiste.
Body traps (littéralement pièges pour le corps), titre qu’a utilisé dernièrement Bruno Carbonnet pour une exposition à Londres, est révélateur de l’attitude de l’artiste : ses œuvres, dont l’élaboration patiente concentre en elles l’énergie, peuvent être considérées comme des pièges pour le regard.
“Malheur” à celui qui, trop pressé, ne pourra en déjouer l’approche car seule une appréhension attentive lui permettra de percevoir les interrogations et les ambiguïtés véhiculées par ces images à la limite du figuré.