(Français)
Cette exposition est réalisée en partenariat avec la Synagogue/Centre d’art contemporain de Delme et le Musée des Beaux-Arts de Nancy qui présentent également les deux artistes simultanément.
Si Balthasar Burkhard (*1944, Berne) s’est vu consacrer coup sur coup plusieurs expositions muséales d’envergure (Charleroi, Grenoble) qui l’ont fortement médiatisé, le travail récent de Bernard Borgeaud (*1945, Paris), malgré l’an passé trois expositions personnelles (Calais, Gennevilliers, Pougues) demeure méconnu.
Leurs démarches respectives ne sont pas sans présenter d’étonnantes similitudes, dans le fait que leurs explorations s’articulent en séquences dont, au fil des années, l’on perçoit progressivement la portée de leur projet, pourtant les deux artistes sont réunis pur la première fois.
Les deux artistes font leurs débuts dans le contexte de la fin des années soixante, à Paris pour Borgeaud et à Berne pour Burkhard, mais tous les deux dans la proximité des problématiques soulevées lors de l’exposition Quand les attitudes deviennent formes, présentée en 1969 par Harald Szeemann, alors directeur de la Kunsthalle de Berne.
Bernard Borgeaud met en place des installations éphémères en extérieur, participe à l’exposition Plans and Projects as art à la Kunsthalle de Berne et réalise sa première œuvre photographique en 1970. La même année, il expose à la Galerie Ileana Sonnabend à Paris, tandis que Balthasar Burkhard élabore quasiment la même année ses premières photographies sur toile avec Markus Raetz.
D’emblée, les deux artistes retiennent le grand format et s’attachent à affirmer des valeurs plastiques qui partagent l’appréhension physique de l’espace, le rapport à l’architecture et au réel, des recherches de cadrage et de composition (par exemple en fragmentant “le motif” pour Burkhard, par accumulation de modules chez Borgeaud).
Les années 1983-84 sont pour les deux artistes très importantes : Burkhard expose en 1983 à la Kunsthalle de Bâle et à la Kunsthalle de Berne en 1988, Borgeaud au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1983 et à la même Kunsthalle de Berne en 1984.
Si l’utilisation par Bernard Borgeaud du dessin prend peu à peu le pas sur la photographie au tournant des années 80-90, elle se manifeste véritablement en 1994 à l’occasion de deux expositions consécutives, à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et à la galerie, où trois grands dessins à l’huile solide couvraient la totalité des murs transversaux des deux salles.
Il est singulier de remarquer que Burkhard fait lui aussi appel, en 1994, à une autre technique, l’héliogravure mais cette adoption est beaucoup moins radicale que celle opérée par Borgeaud.
L’exposition présentée par la galerie réunit un ensemble de dessins récents de Bernard Borgeaud (encre et huile solide sur papier), de dimensions moyennes (certains d’entre eux étant des “études” pour des pièces monumentales), lesquels seront confrontés à la quasi totalité des héliogravures de Balthasar Burkhard exécutées à ce jour.
Le Centre d’art contemporain de Delme et le Musée des Beaux-Arts accueillent pour leur part des grands formats des deux artistes, Bernard Borgeaud réalisant d’ailleurs spécialement pour Delme Infracassable, une œuvre de près de 8 mètres de haut qui occultera l’arche d’alliance.